Depuis l’accession de République Démocratique du Congo à l’indépendance, le 30/06/1960, ce pays a connu certains événements douloureux qui empêchent son décollage. Les multiples crises politiques, économiques, sociales, guerres ethniques : les plus marquantes sont les guerres ethniques et institutionnelles. Depuis l’accession du pays à la souveraineté internationale, il a excellé dans l’instabilité politique et institutionnelle.

Pourquoi la RDC est passée à côté du train de Lumumba ?

Durant sa carrière politique et d’homme d’Etat, le héros national Emeri Patrice Lumumba avait balisé et tracé la ligne de conduite à suivre pour le développement du pays dans deux documents importants, malheureusement peu connu de l’opinion publique congolaise, il s’agit :

  1. Le Congo terre d’avenir est-il menacé ? (Livre)
  2. Le discours du 30/06/1960 à la nation. (Jour d’accession du pays à l’indépendance)

Dans ces documents qui font de nos jours l’actualité de la RDC, Lumumba a exprimé clairement sa pensée politique, économique et sociale pour le développement durable du pays, le cas échéant nous citons l’extrait de son discours:

« Ensemble mes frères, mes sœurs, nous allons commencer une nouvelle lutte, une lutte sublime qui va mener le pays à la paix, à la prospérité et à la grandeur. Nous allons établir ensemble la jus tice sociale et assurer que chacun reçoive la juste rémunération de son travail. Nous allons montrer au monde ce que peut faire l’homme noir lorsqu’ il travaille dans la liberté, et nous allons faire du Congo le centre de rayonnement de l’Afrique… »

La responsabilité de la RDC pour le développement de l’Afrique et son épanouissement est grande, la lutte pour la paix, la prospérité et la justice sociale est loin d’être remportée mais grâce à l’effort de tous, nous y parviendrons.  À L’aube de notre indépendance une série d’évènements douloureux et malheureux se sont abattus sur la nation et de nos jours, guerres ethniques, crises politiques, sécessions, guerres de contrôle des minerais stratégiques, rébellions et crises institutionnelles. La RDC est passée à côté à cause de cette panoplie de faits tragiques qui freinent le développement du pays. Il n’y a pas de paix, ni de la justice sociale. Soyons conscients du rôle qui est le nôtre en Afrique, prenons notre destin en main. Forgeons notre conscience individuelle et collective pour l’intérêt communautaire. Nous avons battu en brèche les idées du héros, cela empêche le pays d’entrer dans le train de prospérité de Lumumba. Les conséquences sont nombreuses, dévastatrices et désastreuses pour n’avoir pas suivi le sentier tracé par ce héros :

  1. La mauvaise gouvernance des ressources et du patrimoine national ;
  2. L’absence de définition d’une politique financière pouvant entrainer la croissance et le développement durable;
  3. Le manque de suivi des différentes mesures proposées pour sortir des crises ;
  4. Le non prise en compte de l’importance du secteur agricole  qui constitue le levier du développement rural  du pays;
  5. Les crises politiques, institutionnelles permanentes et répétitives depuis 1960 dans l’appareil de l’état ;
  6. Fissure de la cohésion nationale par la géopolitique factice créée par les uns et les autres soit pour défendre leur position au pouvoir ou leur cause d’opprimés.

La république doit se libérer de la  néo-colonisation économique, politique, éducationnelle et religieuse. Cela est possible, s’il y a une remise en question et conscience d’être opprimé et dominé par l’impérialiste. Personne ne pourra jamais libérer le congolais, s’il n’est lui-même l’acteur principal ; le secours des autres ne viendra qu’après. C’est de cette manière que la République Démocratique du Congo montera dans le train de changement, de liberté, de dignité, de solidarité, de paix et d’unité nationale. Il a fallu cinquante ans pour cimenter l’unité nationale défendue par tous jusqu’à la dernière goutte de sang de nos compatriotes, seule la prise de conscience individuelle, collective et la lutte contre le néocolonialisme, l’impérialisme et la mondialisation de honte libérera la nation contre ce joug. Les difficultés n’ont jamais été une fatalité éternelle mais plutôt passagère. Le bonheur est le fruit  de lutte, des sacrifices et de solidarité sans égoïsme ni haine. Le pragmatisme politique, économique et social accélèrera la croissance durable du pays. Les prouesses de réalisation de Mzee LD. KABILA de mai 1997 en janvier 2001 ont été une preuve éloquente. Le développement du pays peut se faire en un laps de temps et la nation  retrouvera sa dignité et sa marque des années 1960-1970. La détermination des toutes les couches  et des gouvernants permettra de vaincre le cortège des souffrances de ces jours : pauvreté, misère, sous-alimentation,  difficultés d’accéder aux soins de santé de qualité, manque d’emploi etc. Pourquoi un tableau sombre pour le pays ? Certes, la faute revient aux congolais. Un Honorable Sénateur de la RDC a écrit un livre : « La république des inconscients ». Dans celui-ci, il montre les faiblesses des congolais que nous pouvons surmonter.

Ces faiblesses existent d’ accord mais ne sont pas une fatalité, il est possible de les vaincre.  Le pays dispose des ressources pour la réalisation de tout projet ambitieux et dans différents  domaines. Le pays est un paradoxe naturel des ressources diversifiées : agriculture, population, géologie, forêt, faune, minerais stratégiques et précieux. La corbeille de la production nationale sera un jour pleine, cela dépend de l’éveil de conscience des congolais.  Thomas SANKARA disait : gloire éternelle à un peuple qui lutte pour sa liberté. Quand commencera la lutte pour la liberté en RDC ?

Ces lignes sont notre modeste contribution à la construction de l’édifice national et constitue un carnet d’espoir pour tous. La conjugaison cumulée d’efforts de toute la nation sera la clef de la réussite et du changement pour un développement durable. L’amour de la mère patrie est l’unique prétention qui est au centre de ce texte et nous avons voulu être à l’écart de toute interprétation des mauvaises langues. La récupération pour des faits politiques de cette modeste contribution est hors débat.

Après une lecture attentive de ces lignes, vous pouvez répondre à cette question :

Que représente pour vous la République Démocratique Congo?

Que vive la RDC !

Que vivent nos héros!

 

Gaston KAYENGA